Arrivée. { Angela et Justin si possible}

Justin ? Un simple ami ? J’en doutais mais je ne dis rien, ne comprenant pas pourquoi Angela semblait si triste. Elle ne toucha pas à son repas ce qui m’inquiéta. Souffrait-elle d’un mal que je ne connaissais pas ? Je ne savais plus quoi répliquer. Elle semblait vraiment souffrir mais était-ce d’une maladie ou d’autre chose ? Elle ne faisait que boire de l’eau…Elle risque une crise d’hypoglycémie cette après-midi si elle n’avalait rien. Peut-être saurait-Il m’aider ? Oh je l’espérais !
Je le fixai jusqu’à ce qu’il tourne la tête vers moi et lui fit signe de venir. Il ne bougea pas. Il ne semblait pas disposé à venir. Je savais que c’était moi qui lui posais problème, c’était évidemment. Bon Dieu ! Justin bouge ! Je soupirai et regardai de nouveau Angela avec inquiétude. Quelle fut ma surprise lorsque je le vis s’asseoir près d’elle. Et dire que j’avais cru qu’il ne bougerait pas de la où il était ! Agréable surprise.

Il se pencha vers elle et murmura quelque chose que je ne pus entendre à cause des autres élèves.
Je me sentis mal à l’aise. J’étais là, comme tous les autres, à les fixer à curiosité. Tous observaient Angela et Justin. A cet effet de masse je devinai qu’il était rare que le jeune homme se montre si proche de quelqu’un d’autre que son chien que j’avais aperçu en cours. Nous étions tous là à tenter de lire sur les lèvres de Justin mais ce qu’il dit fut bref et trop rapide pour que l’on puisse comprendre quoique ce soit.
Il se redressa et répliqua pour les autres d’un ton glacial qu’ils feraient mieux de finir leur plateau s’ils ne voulaient pas avoir des ennuis avec lui. Justin était étonnamment sur la défensive et avait fait preuve d’une légère jalousie lorsque j’avais pris tout à l’heure Angela dans mes bras, preuve qu’il y a avait quelque chose de pas clair. J’avais confiance en Angela, je savais qu’elle ne m’avait pas menti mais s’ils ne sortaient pas ensemble en ce moment, s’était-il passé quelque chose dans le passé ?
Perplexe je les regardai à tour de rôle et me remis à manger avant de demander à Justin.

« Tu ne manges pas Justin ? »

HJ : Désolé c’est court ><

Je sentis un regard sur moi ce qui m’irrita. En tournant la tête je reconnu l’imbécile qui avait pris Angela dans ses bras. Que me veut-il encore celui là ? Il me fit signe de venir mais je détournai de nouveau la tête, feignant de ne pas l’avoir vu. En réfléchissant, je me dis qu’il s’agissait peut-être d’Angela c’est pourquoi quelques secondes après je me retrouvai assis près d’elle. J’ignorai le garçon assis en face d’elle et la regardai avec calme. Baissant le regard j’aperçu que son plateau était encore plein. Alors je me penchai vers elle pour murmurer à son oreille, sachant que j’attirerai l’attention mais cela m’importait peu.

- Tu ferai mieux de manger Angela, tu risquerais de te sentir mal cet après midi…S’il te plait…Juste un peu…

J’eus l’affreuse envie de l’embrasser sur la joue mais je me retins. Amis. Ce mot me faisait mal. Je me redressai en frissonnant et je croisai alors beaucoup de regard curieux.
-Vous feriez mieux de finir votre plateau au lieu de nous observer comme au zoo… grognais-je sans la moindre douceur dans la voix.
Ils m’agaçaient tous à nous fixer ainsi. Parfois j’ai l’impression d’être un animal au zoo que l’on observe avec de grands yeux ronds remplis de curiosité. Quelle affreuse idée…

Enfin je me décidai à regarder l’inconnu. Je détaillai calmement son visage sans même connaître son nom. Je gardai le silence. Mon visage n’exprimait rien. Ni haine, ni joie. Le brouhaha avait reprit dans la cantine, preuve que les autres s’étaient enfin désintéressés d’Angela et moi. Je rongeai mon frein pour ne pas toucher la jeune femme ni la supplier d’oublier ce que j’avais dit la veille. Malgré cela, je ne pus m’empêcher d’effleurer doucement le dos de sa main qui était posée sur sa cuisse. J’étais fou. Fou de lui avoir demandé de rester ami. Fou parce que je ne savais pas faire taire ce sentiment envahissant.

-Tu ne manges pas Justin ? hasarda l’inconnu.

Je me raidis et cessa d’effleurer la main d’Angela. Pourquoi me parlait-il celui là ? Je ne le connais pas. Je ne veux même pas le connaître. Quelle question stupide aussi. Je suis un vampire. Je ne mange pas la nourriture humaine. Pour moi tout à le triste goût de terre. Je me contente du sang. Comment ose-t-il poser une question aussi stupide…La nouvelle génération a encore beaucoup de chose à apprendre.

- Et toi, pourquoi tu manges.

Pour un humain, ma question pouvait paraître étrange mais pas pour un vampire. J’avais prononcé cette phrase sans même me soucier de toutes les questions que cela pouvait générer dans l’esprit d’Angela. Si je continus de l’aimer aussi fort qu’à présent, je serai forcé de lui avouer ma véritable nature. Un jour tu comprendra …Angel…mon ange. De nouveau je caressai sa main sans que personne d’autre qu’elle et moi ne s’en rende compte. Je le relevai le regard vers elle, l’observant d’un air doux. Je …Oui. J’étais…amoureux. Ce mot m’avait toujours mis à l’aise et maintenant plus que jamais car j’étais en face de celle qui m’attirait…

Non ! Je ne pouvais pas laisser partir ainsi. Mon cœur se serra mais je fis de mon mieux pour traverser la cantine à une allure humaine. Ce fut un effort surhumain car je voulais courir pour la rattraper. J’avais pu la suivre aisément grâce à cette cadence rapide et légère qu’ont les vampires. A peine eut-elle enfoui son visage dans ses mains que déjà je m’asseyais silencieusement à côté d’elle. Je la pris dans mes bras bien qu’elle chercha à m’échapper. En aucun cas elle pouvait me faire de mal physique et si cela pouvait la rendre plus heureuse, j’accepterai qu’elle me frappe. Je restai silencieux, la serrant doucement contre moi.
Tant pis pour ma peau glaciale, tant pis ce je n’étais pas humain. Je l’aimais et je souffrais de ma propre bêtise. Je la suppliai d’arrêter de pleurer. Je n’en pouvais plus. Je ne supportais pas de la voir si triste.

-Angela… S’il te plait…Non...

Je l’embrassai doucement au coin des lèvres comme elle l’avait fait la veille. Je tentai en vain de m’exprimer. J’aurai voulu lui faire comprendre combien je regrettais ma demande. J’avais même l’envie brûlante de l’embrasser mais je ne pouvais me permettre ce genre de folie car je ne saurai si dire si je suis capable de résister à l’envie de la mordre ou non ce qui peut être dangereux. Lorsqu’elle commençait à se calmer, j’étais toujours silencieux. Je l’avais gardé dans mes bras mais fixai devant sans pouvoir la regarder. Malgré cela sa tristesse me lacérait le cœur au point impossible qu’une larme roula sur ma joue. Je vais sur mes quarante-neuf ans. J’ai été mordu à dix-neuf ans. Cela fait donc trente ans que je n’ai pas pleuré. Je ne me souvenais même plus ce que c’était.
Je prononçai encore une fois son prénom d’une voix faible. J’étais noyé dans mon chagrin mais je finis par reprendre le dessus. Je logeai ma tête dans son cou en écoutant les battements de son cœur affolé.

-Angela...Je veux…Je voudrais que tu oublis ce que j’ai dis hier…C’était stupide de ma part. Je suis dangereux mais je ne supporte pas de te voir souffrir et je suis aussi triste que toi…C’était vraiment stupide pardonne moi. Je te promets que je prendrais toutes les précautions possibles pour ne pas te faire de mal. Je veillerai à ce qu’il ne t’arrive rien mais je t’en supplie, oublie. Je…Je ne supporte plus de garder des distances exagérées avec toi.

Je redevins silencieux, ne parvenant plus à prononcer un mot. Je fermai les yeux en restant tout contre elle. Sa peau tiède et douce réchauffait peu à peu ma joue glaciale ce qui m’aidait à redevenir calme. Je me détendis légèrement en profitant de sa tiède présence et du fait que nous soyons entièrement seuls dans le couloir. Loin des yeux de tous. Loin de tous les soupçons et regards jaloux. Loin des Autres. Juste Elle. Elle et moi….

- Tu es folle de m’aimer, lui murmurais-je en riant doucement. Mais je suis atteint de cette même maladie. Je l’ai attrapé mais je ne veux pas être soigné. C’est bien trop agréable. Tu es si belle…Si gentille et si agréable…

Je l’ai regardé en souriant et fut surpris qu’elle m’embrasse. Surpris mais pas mécontent. Elle mit fin à ce baiser, me faisant doucement frissonner de plaisir. Elle me regarda dans les yeux et je ne pus m’empêcher de rire avant de me pencher à mon tour vers elle pour déposer un léger baiser sur ses lèvres douces. Je me sentais à l’aise. Je n’avais plus à me retenir. Je n’avais plus rien à cacher. Les autres pouvaient faire scandale. Je m’en fiche. Il n’y a qu’Elle qui compte à mes yeux. Je souris. Je lui souris. Je me met à genoux mais finis par m’asseoir normalement en la reprenant dans mes bras. J’étais content. J’étais le plus heureux de Luton. Nous ne sommes plus ami. Plus maintenant. Nous sommes plus. Je prends sa main et rit de nouveau.

- Je t’aime pour l’éternité Angela…

J’étais des plus sincères et des plus honnêtes. Je ne vieillissais pas. Le temps glisse sur moi en me laissant intacte ce qui fait que j’aime Angela pour toujours. Elle m’avait assuré qu’elle n’avait pas peur de moi ce qui effaça mes craintes. J’avais peur de moi-même mais si elle me faisait confiance peut-être qu’à la fin j’arriverai à me faire confiance à moi-même ! Cette idée m’enthousiasma encore plus et e posai mes lèvres dans son cou, l’y embrassant doucement.
Son odeur m’enivrait. Je gardai le silence, posant ma joue devenue tiède contre la sienne avant de murmurer.

- Tu n’aurais pas peur de moi…même si je te disais que je ne suis pas…humain ?

Je craignais qu’elle réagisse mal c’est pourquoi je caressai doucement son dos en fermant les yeux. J’hésitai quelques instants et finis par me redressé, décidé. Je l’embrassai sur le front et me levai doucement en prenant sa main. Je glissai mes doigts entre les siennes et nous nous promenâmes dans les couloirs déserts. J’avais envie d’arrêter le temps pour Angela et de la garder pour moi pour l’éternité. Je sais. Je suis légèrement possessif sur les bords mais je refuse de la perdre. Elle m’est si précieuse…Si je pouvais, je me débrouillerai pour vivre avec elle mais je ne peux pas. Je suis contraint à lui laisser un minimum d’intimité. Chez elle, c’est chez elle. Je ne dois pas y mettre les pieds sinon elle n’aurait plus aucun endroit où elle serait tranquille et seule.

- …Je tiens énormément à toi Angela…

Ca te dit un sujet à la maison...tout seuls ? x)